Poème # 5
Ca fait quelques temps que je n'ai plus mis de poème sur ce blog (ni de couture, ni de tricot ou de bijoux pourtant j'en ai fait ;-)).
Ulysse 2008
Ulysse, rentrant de voyage,
Riche de tous ses pillages,
S’impatientait de retrouver Pénélope.
Hélas, la belle salope,
Lasse de faire tapisserie
Dans le palais de son mari,
Avait écouté les douces poésies
D’un éternel amoureux transi.
Voulant connaître le bonheur,
Elle lui avait offert son cœur.
En colère devant cette traîtrise,
Ulysse perdit toute maîtrise :
" Quoi, dit-il en ouvrant son coffre-fort,
Est-ce ainsi que tu récompenses mes efforts ?
Aurai-je vaincu tous ces Troyens
Pour une moins que rien ?
Aurais-tu donc oublié
Que grâce à moi tu ne vas plus travailler ?
J’estime avoir le droit en rentrant
De te baiser tout mon content !
N’as-tu jamais entendu parler
Du repos du guerrier ? "
*
Invoquant en elle le soutien des Furies,
Pénélope lui jeta dans un cri :
" Là vraiment tu abuses,
Ulysse aux mille ruses !
Durant toutes ces années,
De quoi t’es-tu donc occupé ?
Quand tu rentrais de mission,
De je ne sais quelle expédition,
Tu ne pensais qu’à ton repos !
Tu me jetais quelques mots
Pour me demander l’heure du repas,
De moi, tu ne te souciais pas !
Les enfants ne pouvaient rien te demander,
Tu étais bien trop absorbé
Par la fréquentation de tes forums !
J’avais besoin d’un homme
Capable de me soutenir
Si je me sentais défaillir.
Déjà quand je travaillais
Tu me laissais tout gérer.
J’ai torché les gosses,
Mis de la crème sur leurs bosses,
Fait et rangé les courses,
Vendu la peau de l’ours,
Tenu la maison,
Rentré la moisson,
Taillé la haie,
Rempli les papiers,
Cousu et réparé tes vêtements ;
Aussi fait tous les branchements
Pour que tu puisses regarder à ton aise
Mille et une fadaises.
J’ai même appris à faire la vidange
Puisque cela te dérange
Et te met en rogne
De prendre en charge les basses besognes.
Tu peux me jeter ton or à la figure,
Mais voilà trop longtemps que ça dure !"
*
Ulysse en eut le souffle coupé
Mais ne se laissa pas démonter .
Il tenta le coup du chien battu…
Pénélope n’en fut pas émue.
Alors il osa la culpabilité :
" C’est pour ça que tu veux me quitter ?
Mais ce ne sont que des détails,
Tu te trompes de bataille !
Il te faut raison garder,
Considère comme tu vas galérer !
Et nos enfants dans tout ça,
Oseras-tu les priver de leur papa ?
Je sais bien qu’au fond de toi
Tu n’aimes que moi
Mais tu es aveuglée
Par les mots de cet écorchié.
Tu es sensible aux flagorneries !
Reviens-moi ma chérie,
Oublie donc ce triste sire,
Voilà tout ce que j’ai à dire ! "
*
Pénélope fondit en larmes
Mais ne baissa pas les armes !
Elle se sentait incomprise,
Refusait qu’il la brise.
La suite reste à écrire,
Qui peut prédire l’avenir ?
*
Ax-L, écrit en avril 2008
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