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10 doigts, 1 Phil et des aiguilles
15 mai 2013

Poème # 5


Phil des Mots

Ca fait quelques temps que je n'ai plus mis de poème sur ce blog (ni de couture, ni de tricot ou de bijoux pourtant j'en ai fait ;-)).

 

Ulysse 2008

 

Ulysse, rentrant de voyage,

Riche de tous ses pillages,

S’impatientait de retrouver Pénélope.

Hélas, la belle salope,

Lasse de faire tapisserie

Dans le palais de son mari,

Avait écouté les douces poésies

D’un éternel amoureux transi.

Voulant connaître le bonheur,

Elle lui avait offert son cœur.

En colère devant cette traîtrise,

Ulysse perdit toute maîtrise :

" Quoi, dit-il en ouvrant son coffre-fort,

Est-ce ainsi que tu récompenses mes efforts ?

Aurai-je vaincu tous ces Troyens

Pour une moins que rien ?

Aurais-tu donc oublié

Que grâce à moi tu ne vas plus travailler ?

J’estime avoir le droit en rentrant

De te baiser tout mon content !

N’as-tu jamais entendu parler

Du repos du guerrier ? "

 

*

 

Invoquant en elle le soutien des Furies,

Pénélope lui jeta dans un cri :

" Là vraiment tu abuses,

Ulysse aux mille ruses !

Durant toutes ces années,

De quoi t’es-tu donc occupé ?

Quand tu rentrais de mission,

De je ne sais quelle expédition,

Tu ne pensais qu’à ton repos !

Tu me jetais quelques mots

Pour me demander l’heure du repas,

De moi, tu ne te souciais pas !

Les enfants ne pouvaient rien te demander,

Tu étais bien trop absorbé

Par la fréquentation de tes forums !

J’avais besoin d’un homme

Capable de me soutenir

Si je me sentais défaillir.

Déjà quand je travaillais

Tu me laissais tout gérer.

J’ai torché les gosses,

Mis de la crème sur leurs bosses,

Fait et rangé les courses,

Vendu la peau de l’ours,

Tenu la maison,

Rentré la moisson,

Taillé la haie,

Rempli les papiers,

Cousu et réparé tes vêtements ;

Aussi fait tous les branchements

Pour que tu puisses regarder à ton aise

Mille et une fadaises.

J’ai même appris à faire la vidange

Puisque cela te dérange

Et te met en rogne

De prendre en charge les basses besognes.

Tu peux me jeter ton or à la figure,

Mais voilà trop longtemps que ça dure !"

 

*

 

Ulysse en eut le souffle coupé

Mais ne se laissa pas démonter .

Il tenta le coup du chien battu…

Pénélope n’en fut pas émue.

Alors il osa la culpabilité :

" C’est pour ça que tu veux me quitter ?

Mais ce ne sont que des détails,

Tu te trompes de bataille !

Il te faut raison garder,

Considère comme tu vas galérer !

Et nos enfants dans tout ça,

Oseras-tu les priver de leur papa ?

Je sais bien qu’au fond de toi

Tu n’aimes que moi

Mais tu es aveuglée

Par les mots de cet écorchié.

Tu es sensible aux flagorneries !

Reviens-moi ma chérie,

Oublie donc ce triste sire,

Voilà tout ce que j’ai à dire ! "

 

*

 

Pénélope fondit en larmes

Mais ne baissa pas les armes !

Elle se sentait incomprise,

Refusait qu’il la brise.

La suite reste à écrire,

Qui peut prédire l’avenir ?

 

*

 

 

 

Ax-L, écrit en avril 2008

Toute ressemblance avec des personnes et des situations existant ou ayant existé est voulue et assumée.

 

Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n’avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l’utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.

 

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Commentaires
K
C'est vraiment magnifique ma beauté !!! <br /> <br /> C'est tellement profond et intime, c'est vraiment superbe !!!<br /> <br /> Des bisous ma jolie fraise des bois
Répondre
B
Il est super bien écrit ce poème, mais vraiment triste dans le fond. Et vu que c'est lié à des situations existantes ou ayant existé, heu... j'espère que tu vas bien. Bisous
Répondre
J
génial ! c'est de toi ?<br /> <br /> ça a de la gueule dis donc ! je ne savais pas que tu propose des poèmes ♥ bisous
Répondre
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